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Histoire d'Alumni - Portrait d'Eirini SARIGIANNIDOU

16 janvier 2025 Affaires
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1. Quel est votre parcours d’études ?

Mon parcours académique est solidement ancré dans les sciences des matériaux et la physique. J’ai commencé mes études à l’université Aristote de Thessalonique en Grèce, où j’ai obtenu un bachelor en physique. Ce cursus m’a permis d’acquérir de solides connaissances en matériaux et m’a donné le goût de la recherche dans le domaine de la structure des matériaux. J’ai ensuite poursuivi mes études avec un master en physique des matériaux dans la même université. Attirée par la recherche de pointe, j’ai poursuivi mon parcours en France avec un doctorat à l’Université Grenoble Alpes (UGA), que j'ai soutenu en 2004. J'ai effectué mes recherches de thèse axées sur la microscopie électronique et les nanostructures de nitrures III au sein du laboratoire CEA-Grenoble/IRIG/MEM. En 2023, j’ai obtenu mon habilitation à diriger des recherches (HDR) à l'Université Grenoble Alpes, en mettant en avant le rôle fondamental de la microscopie électronique dans la science des matériaux. Depuis mon arrivée en France, je n’ai jamais quitté Grenoble, séduite par la qualité scientifique de ce pôle d'excellence ainsi que par son cadre naturel unique, qui offre un environnement de vie stimulant pour la recherche et l'innovation.


2. Aujourd’hui, où en êtes-vous dans votre carrière ? Parlez-nous de vos intérêts de recherche.
Actuellement, je suis professeur des universités à l’École d’ingénieurs PHELMA (Physique, Électronique et Matériaux) de l'Institut polytechnique de Grenoble (Grenoble INP-UGA). Je poursuis mes travaux en science des matériaux au sein du laboratoire LMGP (Laboratoire des Matériaux et du Génie Physique). Après mon doctorat, j'ai exercé en tant qu'ATER (attaché temporaire d'enseignement et de recherche) à l'UFR de Physique de l'UGA, afin d'expérimenter mon attrait pour l'enseignement. J'ai également réalisé une année de postdoctorat au laboratoire PHELIQS du CEA Grenoble, où j'étais entièrement dédiée à la recherche. Suite à ces deux expériences enrichissantes et formatrices, j'ai postulé et obtenu un poste de maîtresse de conférences à l'école Phelma de Grenoble INP - UGA pour l'enseignement, et au laboratoire LMGP pour mener mes recherches scientifiques. J'ai occupé ce poste pendant plus de 15 ans. 


Dans mes activités de recherche, qu'il s'agisse de nitrures, d'oxydes ou de carbures, et peu importe la forme des matériaux étudiés (nanomatériaux, couches minces ou cristaux), ma démarche scientifique repose sur l'analyse de la structure cristalline et des défauts à l'aide de la microscopie électronique en transmission (MET) et de ses divers modes d'observation. L'objectif est d'optimiser à la fois la synthèse et les propriétés des matériaux. Cette synthèse peut être effectuée par mes soins ou en collaboration avec mes collègues et doctorants, favorisant ainsi un environnement de recherche dynamique et coopératif. En complément de ces analyses, j'utilise des techniques de synchrotron d'absorption des rayons X pour examiner la structure locale des matériaux, enrichissant ainsi notre compréhension de leur structure électronique et magnétique. Cette approche, couplée aux collaborations externes qui renforcent les capacités de recherche de mon laboratoire, permet d'obtenir des informations approfondies, essentielles pour développer des matériaux aux propriétés optimisées pour diverses applications innovantes.


3. Pourquoi avez-vous choisi l'enseignement universitaire français ? Qu’est-ce qui fait la spécificité de votre université ? 
J'ai choisi la France pour y effectuer ma thèse en science des matériaux car ce pays offre un environnement de recherche particulièrement dynamique, une solide tradition scientifique et de nombreux laboratoires et centres de recherche de pointe. La France se distingue par son ouverture aux doctorants étrangers, ce qui favorise un environnement riche et diversifié. En tant que doctorante, j’ai eu accès à des équipements de haute technologie et à des techniques de caractérisation par microscopie avancées, éléments essentiels pour mener mes travaux de recherche de haut niveau dans ce domaine. L’autre atout majeur est la proximité avec le monde industriel, qui favorise les projets de recherche appliquée et les collaborations avec des partenaires académiques et industriels, tant au niveau national qu'international. Ces partenariats permettent de travailler sur des problématiques concrètes et d’élargir l’impact des recherches. De plus, le système académique français encourage la publication et la diffusion des résultats à l’échelle mondiale, ce qui a été essentiel pour mon développement professionnel. Enfin, la qualité et l’exigence des étudiants et des chercheurs en France créent un environnement de travail stimulant, où les échanges sont enrichissants et propices à l’innovation.


Grenoble INP - UGA et l'école Phelma (Physique, Électronique, Matériaux), où je suis professeure, bénéficient d'un environnement scientifique et technologique exceptionnel, situé au cœur d'un des principaux pôles de recherche européens. L'école se distingue par son excellence académique, sa proximité avec la recherche de pointe et sa connexion avec l’industrie.


Phelma est reconnue pour son approche pédagogique innovante, qui combine projets, stages, et interactions avec des partenaires industriels, permettant ainsi aux étudiants de se confronter très tôt aux problématiques concrètes de leur domaine. L'école propose également des formations par apprentissage, offrant aux étudiants une expérience professionnelle immersive et renforçant les liens avec le tissu industriel. Les liens étroits et directs avec plusieurs entreprises partenaires, différentes plateformes technologiques et laboratoires de recherche de renommée mondiale constituent un atout majeur pour les étudiantes, étudiants et les chercheurs. 


Une autre spécificité de Phelma est sa dimension internationale. L’école participe activement à des programmes européens et internationaux, tels que les Erasmus Mundus et les projets labellisés par différents EIT (European Institute of Innovation and Technology), offrant aux étudiants des opportunités de mobilité et de collaboration avec des institutions et des entreprises partenaires dans le monde entier. Cette ouverture internationale est cruciale pour former des ingénieurs capables de travailler dans un contexte globalisé et d’aborder des enjeux techniques et sociétaux complexes.


4. Que se passe-t-il en France dans ce domaine et en quoi pensez-vous que la coopération internationale est importante dans ce domaine ? Continuez-vous d’entretenir des liens de coopération avec la Grèce ? Si oui, les quels ?
En France, la science des matériaux occupe une place centrale pour relever les défis du développement durable, avec des recherches axées sur des matériaux plus écologiques, recyclables et économes en énergie. Ces avancées visent à soutenir des secteurs clés comme l’énergie renouvelable, la mobilité verte et la réduction de l’empreinte carbone. La coopération internationale est essentielle dans ce domaine, car elle permet de partager des savoir-faire, d'accéder à des équipements et des ressources variés, et de mener des recherches plus ambitieuses en matière de matériaux durables. 


Grenoble INP et Clermont Auvergne INP, soutenus par la région Auvergne-Rhône-Alpes, ont récemment lancé un projet stratégique en partenariat avec cinq universités grecques pour établir un réseau franco-grec dans le domaine de l'ingénierie. Ce projet vise à consolider les échanges de connaissances et d'expertise, en mettant l'accent sur des domaines clés comme l'énergie renouvelable, l'efficacité énergétique, les matériaux avancés, l'informatique et les systèmes d'information, ainsi que la mécatronique. Cette coopération permettra de développer des projets de recherche et de développement axés sur les grands défis mondiaux, notamment la transition énergétique et la réduction des émissions de gaz à effet de serre, afin de contribuer à un avenir plus durable.


5. Quels sont vos conseils pour ceux et celles qui poursuivent leurs études ou cherchent un travail en France après leurs études ?
La France est un pays qui offre un environnement exceptionnel pour les étudiants en sciences, notamment grâce à ses institutions de recherche, ses industries et ses liens académiques avec de nombreux pays européens, dont la Grèce. Si vous venez étudier ici, préparez-vous à une expérience intense et enrichissante : les formations scientifiques françaises se caractérisent par leur exigence académique et leur méthodologie rigoureuse. En France, vous apprendrez non seulement à maîtriser les connaissances scientifiques, mais aussi à les structurer et les communiquer de manière claire et convaincante, ce qui est essentiel pour réussir dans le monde de la recherche.


Un conseil précieux pour les étudiants en sciences en France est de se montrer à la fois précis dans leur travail et attentifs aux détails, même pour des aspects comme la présentation de leurs résultats ou la rédaction de rapports. Les établissements français valorisent l’esprit critique et encouragent les étudiants à interroger les concepts, à proposer des solutions nouvelles et à explorer des voies de recherche inexplorées. De plus, en tant qu’étudiant en France, vous serez exposé à une tradition scientifique forte et à un réseau d'excellence qui vous ouvrira des portes pour des collaborations et des expériences internationales, y compris dans des domaines innovants comme les énergies renouvelables, les matériaux avancés et l'ingénierie durable.


Enfin, soyez curieux et ouverts à l’inattendu : les études scientifiques en France ne sont pas seulement un parcours académique, mais aussi une aventure intellectuelle et culturelle qui vous transformera, avec des échanges et des découvertes qui enrichiront profondément votre perspective scientifique et personnelle.




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