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Entretien avec Hadjer Dib, traductrice, Professeure à l'Université d'Annaba, lauréate de la bourse doctorale algéro-française PROFAS B

Entretien avec Hadjer Dib, traductrice, professeure à l’Université d’Annaba, diplômée de l’école doctorale algéro-française et lauréate d’une bourse de coopération algéro-française

(programme PROFAS B+ 2014) pour effectuer un stage doctoral à l’Université Paris 3 - Sorbonne Nouvelle  :

 

 

 Ma devise dans la vie est le travail acharné, le dévouement sans faille et l’amour de la patrie […]. Cette expérience m’a permis de développer les acquis nécessaires pour la mise en œuvre d’une stratégie innovante en matière d’apprentissage et la valorisation à long terme de la politique de recherche scientifique dans mon pays, l’Algérie […]. J’ai été impressionnée par l’ancrage des valeurs fondamentales (éthique scientifique et valeurs sociales) chez les chercheurs français : le sens civique, l’ouverture d’esprit, la dynamique de groupe et la qualité des rapports humains. J’ai également eu l’occasion d’apprécier des échanges académiques fructueux, une culture de l’engagement en faveur du développement et une coopération bilatérale très riche ! ».

 

  • Enseignante-chercheuse au Département de Traduction – Université Badji Mokhtar - Annaba
  • Traductrice-Interprète trilingue auprès du Ministère de la Justice (Tribunal d’El-Hadjar- Cour d’Annaba).
  • Membre active du Laboratoire de Traduction et Didactique des Langues –TRADIL
  • Ancienne professeure de langue française (FLE) auprès du Ministère de l’Education Nationale.

 

Un mot sur mon parcours académique :

 

J’ai toujours été passionnée par les langues étrangères, notamment la langue française. Après l’obtention d’un baccalauréat scientifique en 1999, j’ai opté pour une licence en traduction et interprétariat, que j’ai obtenu à l’Université Badji Mokhtar- Annaba en 2003. J’ai ensuite remporté le 1er concours de l’école doctorale algéro-française de traduction organisé par l’Université de Constantine. Durant cette période et plus précisément en 2014, j’ai pu décrocher une bourse dans le cadre du Programme algéro-français PROFAS B+ ce qui m’a permis d’effectuer une mobilité en France d’une durée de onze mois. J’ai choisi de prolonger la durée de cette mobilité de sept mois par un autofinancement afin de finaliser mon travail de recherche dans les meilleures conditions.  J’ai ensuite soutenu ma thèse et j’ai obtenu mon doctorat avec mention « très honorable ».

Etablissements fréquentés en France : Sorbonne Nouvelle – Paris 3, un berceau de cultures

 

En 2014, j’ai été accueillie par l’Institut de Recherche en Etudes Théâtrales (IRET), et l’Ecole Doctorale Arts et Médias – Sorbonne Nouvelle - Université Paris 3. C’est vrai que le choix de l’unité d’accueil parait moins adapté à ma formation initiale qui est la traduction mais il s’inscrit résolument et profondément dans mes thématiques de recherche, et s’est avéré très utile à la réalisation de mon projet de thèse autour de « la traduction et l’algérianisation du Théâtre de Molière ».

L’Université Paris 3 est à mon sens, le berceau des cultures, par la diversité, la richesse et la qualité des échanges humains, notamment dans les bibliothèques que je fréquentais quotidiennement (Bibliothèque universitaire BU Censier, Théâtrothèque Gaston Baty, Bibliothèque de l’Ecole Supérieure d’Interprètes et Traducteurs (ESIT), Bibliothèque Orient du Monde Arabe, Bibliothèque Nationale de France BNF).

La fréquentation de cette unité m’a permis de découvrir des méthodes de travail inédites et des techniques scientifiques innovantes applicables aux universités de mon pays.

Grâce à ma carte d’étudiant, j’ai eu l’opportunité d’accéder à d’autres établissements franciliens ainsi qu’aux laboratoires d’excellence associés (Université de la Sorbonne, Université Paris 8, Université Paris 13, Université Paris 10).

J’ai également été hébergée par le CROUS via l’opérateur Campus France tout près de la Rue de la Roquette qui abrite les salles de spectacles les plus fréquentées à Paris comme le Théâtre de la Bastille où j’ai assisté à la pièce de théâtre le Misanthrope de Molière, mise en scène en 2015.

Par ailleurs, j’ai eu la chance d’être accueillie pendant une semaine, sur ordre de mission de l’Université Paris 3, à l’Ecole Supérieure de Théâtre de l’UQAM – Montréal et de participer à une journée de rencontres au Département de français de l’Université de Victoria au Canada.

 

Mon activité professionnelle en Algérie et mes réalisations aujourd’hui

 

Dès l’obtention de ma licence, j’ai débuté ma carrière professionnelle en tant que professeure de français suppléante aux écoles primaires en 2003. Une année plus tard, j’ai passé le concours des Professeurs Certifiés à l’Enseignement Fondamental (PCEF) et j’ai été titularisée à ce poste. En 2008, j’ai obtenu mon diplôme de magister et j’ai passé le concours d’accès aux grades de maîtres-assistants universitaires avec succès. J’ai donc remis ma démission en vue de rejoindre le monde universitaire.

J’occupe actuellement la fonction de maître de conférences et cheffe de filière pour les formations en Licences et Masters, au Département de traduction de l’Université d’Annaba. Je suis également traductrice-interprète officielle auprès du Ministère de la Justice depuis 2009. L’exercice de cette double fonction à forte responsabilité représente un défi de taille en raison des contraintes de temps et de gestion efficace, notamment face aux menaces de la COVID-19.

Toutes ces expériences m’ont permis de publier des articles dans des ouvrages collectifs et des revues de renommée et de participer à des conférences internationales et des colloques organisés en Algérie, en Angleterre, en Ecosse, en France et dernièrement en Suède.

 

Un mot sur l’apport des profils algériens formés en France dans le secteur académique en Algérie

 

A mon avis, une formation complémentaire en France stimule la confiance en soi,  la passion, l’engagement professionnel et le sens des valeurs humaines et culturelles. Durant ma mobilité en France, j’ai croisé des profils algériens, en début de carrière, qui pourraient être d’une réelle valeur ajoutée et d’un apport exceptionnel pour le développement économique de notre pays.

 

Quelles seraient les clés de réussite en cette période de pandémie ?

 

Ma devise dans la vie est « le travail acharné, le dévouement sans faille et l’amour de la patrie ». Dans le contexte actuel, marqué par la pandémie, nous pouvons surmonter cette épreuve difficile par la mise en place d’une politique sanitaire adéquate et en faisant preuve d’adaptabilité. Il faut aussi consacrer plus de temps au télétravail et accélérer l’adoption de nouvelles technologies pour accompagner la conduite de changement.

 

Quelques conseils aux futures générations qui souhaitent se lancer dans leur projet d’avenir ?

 

Avant tout, favorisez les échanges et cultivez votre sens de l’initiative et de travail. Foncez et n’ayez surtout pas peur des obstacles.

Croyez en vos rêves et faites preuve de détermination afin de mener à bien vos projets futurs. Après tout, la vie est un perpétuel défi !