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MOUNIA HOCINE, BIOSTATISTICIENNE, ENSEIGNANTE-CHERCHEUSE EN PREVENTION DES RISQUES SANITAIRES AU CONSERVATOIRE NATIONAL DES ARTS ET METIERS (CNAM)

 

« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ».

Ce proverbe africain met parfaitement en valeur le principe d’intelligence collective. La qualité de nos interactions avec les autres permet de faire converger intelligence et connaissances, en vue de faire naître des solutions inédites.  Ma devise dans la vie consiste à créer une dynamique d’échange constructive et à inspirer les personnes qui nous entourent. Mon conseil aux nouvelles générations est de faire preuve d’agilité, de créativité, de rigueur et d’implication. Il est également important de prendre la vie du bon côté, de croire en soi, d’être ouvert d’esprit et ouvert aux autres.

 

 

 

Ingénieure en statistique de formation, Mounia a passé les dix premières années de sa carrière professionnelle entre l’Institut Pasteur, l’Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale (INSERM) et l’Open University (Grande Bretagne) en vue de  développer des outils méthodologiques pour l'évaluation et la surveillance des risques environnementaux. Elle rejoint le Cnam en 2009 en qualité d’enseignante-chercheuse pour créer un nouvel axe de recherche sur la prévention des risques professionnels. Elle a présidé la Société Française de Biométrie (sciences des données de santé) entre 2018 et 2020. Mounia a aujourd’hui 23 ans d’expertise en évaluation et gestion des risques professionnels et environnementaux. Elle partage son expérience et ses conseils aux nouvelles générations. 

 

Parcours académique et professionnel en Algérie : 

Titulaire d’un diplôme d’Ingénieur en statistique de l’USTHB à Alger, j’ai  eu la chance de faire mon stage de fin d’études à l’Institut National de Santé Publique du Val d’Hydra à Alger avec Dr. Samira ABROUK, pédiatre et biostatisticienne qui m'a fait découvrir le monde de la santé publique.

J’ai commencé ma carrière professionnelle en 1998 avec une nomination à l'Institut Pasteur d'Algérie par le Professeur Mohamed TAZIR, directeur de l'établissement. J’avais pour principal mission de monter une unité d'épidémiologie et de statistiques pour appuyer les travaux de recherche de l’Institut. C'était une première dans le réseau international des instituts pasteur.

J’ai commencé par la formation professionnelle à destination des collègues visant une carrière hospitalo-universitaire ou exerçant dans des groupes pharmaceutiques. J'ai bénéficié d'une collaboration avec le Professeur Jean Yves MARY de l'Université Paris Diderot 7 qui s’est déplacé à plusieurs reprises sur Alger pour un déploiement conjoint du CESAM (le permis statistique à destination des médecins, biologistes, vétérinaires et pharmaciens).

Une trajectoire dessinée de belles rencontres avec des personnes exceptionnelles et bienveillantes qui ont transformé ma vie :

Arrivée comme une étrangère dans un monde de microbiologistes où personne ne venait spontanément me solliciter, la question d’intégration ou d’adaptation à ce nouveau milieu n'avait jamais heurté mon esprit. Mon seul objectif était d'être à la hauteur de la confiance que le Professeur TAZIR avait placée en moi. J'ai improvisé en allant vers mes collègues de manière informelle, en discutant avec eux, et en m'intéressant à leurs travaux et à leurs besoins pour leur proposer des solutions méthodologiques et augmenter la qualité de leurs publications et encadrements scientifiques.

 

Une passion née pour la bio-statistique, un projet de mobilité en France :

J’avais développé un véritable intérêt pour les applications de la statistique à la médecine et à la biologie grâce à ce départ si stimulant de ma carrière.

En 2001, j’ai décidé d’effectuer une mobilité dans le cadre d’un projet d’études en France en vue d’obtenir un Master 2 en biostatistique à l’Université de Paris-Saclay. J’ai ensuite effectué un doctorat en santé publique sous la direction de Didier GUILLEMOT (Institut Pasteur) et Thierry MOREAU (INSERM) autour de l’évaluation de l'impact de la prise d'antibiotiques sur la colonisation par des bactéries résistantes chez les enfants.

En 2007, j'ai effectué un séjour post-doctoral en Grande Bretagne avec le Professeur Paddy FARRINGTON, expert mondial en sécurité vaccinale. Ce furent trois années enrichissantes et qui m'ont permis de développer une expertise dans l'évaluation et la surveillance des effets indésirables liés aux vaccins et aux médicaments ainsi que des risques environnementaux au sens large.

 

 

Le CNAM, une maison d’ingénieurs favorisant le décloisonnement entre le monde académique et le paysage socio-économique :

En 2009, Mounia a  intégré le Conservatoire National des Arts et Métiers (Cnam) en qualité d'enseignante-chercheuse pour suivre les pas de son mentor le Professeur Gilbert SAPORTA, titulaire de la chaire de statistique appliquée du Cnam, actuellement professeur émérite. Depuis 2015, elle supervise les programmes de recherche de la chaire « Entreprises & Santé » du Cnam en partenariat avec le groupe d’assurance maladie Malakoff-Humanis créée par William DAB. Elle a encadré quatre thèses sur le développement d’outils d’aide à la décision pour le management et la prévention des arrêts maladies et des risques psychosociaux au travail, dans les entreprises, à l’hôpital et pour l’aide à la décision thérapeutique. Mounia a créé récemment une formation certifiante en « Intelligence Artificielle pour la santé » destinée aux spécialistes dans l’analyse des données de santé.

Aujourd’hui, Mounia continue à s’inspirer des problématiques de terrain et à développer des outils d’aide à la décision grâce à l'élaboration de protocoles d'études ciblés et le développement d’outils statistiques d'évaluation et de prévention des risques sanitaires au travail.  Elle a notamment développé plusieurs projets scientifiques en collaboration avec ses collègues.

 "Le Cnam offre un environnement de travail qui transforme les frontières entre le monde académique et le paysage socio-économique en zone d’échange constructive entre enseignants–chercheurs et professionnels. Un espace de recherche et d’innovation permettant de conjuguer le pragmatisme des ingénieurs et le savoir-faire en sciences humaines et sociales, pour le développement d’une offre de formation adaptée aux besoins du monde professionnel" précise-t-elle.

Un message aux futures générations qui souhaitent se lancer dans leur projet d’avenir :

 

Mon conseil aux nouvelles générations est de faire preuve d’agilité, de créativité, d'optimisme, de persévérance, de rigueur et d’implication. Il est également important de prendre la vie du bon côté, de croire en soi, d’être ouvert d’esprit et ouvert aux autres. En cette période de pandémie, mon conseil est de transformer les freins en leviers. La crise est porteuse d’opportunités !

Au Cnam, des cours en ligne et des formations à distance permettant d'accueillir un grand nombre de participants, ont été développés sous forme de MOOC (Massive Open Online Course). Avec l’Algérie, nous  collaborons actuellement avec l’Ecole des Hautes Etudes d’Assurance en vue de repérer les profils de professionnels qui souhaitent effectuer un doctorat. Nous avons aussi la volonté d’encourager les formations à la recherche et pour la recherche à travers le concept de doctorant-salarié.

 

Quelle est votre devise dans la vie ou citation inspirante ?

« Seul on va plus vite, ensemble on va plus loin ». Ce proverbe africain met parfaitement en valeur le principe d’intelligence collective. La qualité de nos interactions avec les autres permet de faire converger intelligence et connaissances, en vue de de faire naître des solutions inédites. Ma devise dans la vie consiste à créer une dynamique d’échange constructive et à inspirer les personnes qui nous entourent.

 

© Mounia Hocine en réunion de travail à Oxford avec Paddy Farinngton et Heather Whitaker (experts en sécurité vaccinale).