Une passerelle vers des études supérieures en France

Depuis 2015, l’université de Grenoble propose des stages de français d’un mois aux réfugiés et aux demandeurs d’asile installés ou hébergés dans la région. Pour compléter ce dispositif, elle a inauguré en mai 2016 le diplôme universitaire « Passerelle Solidarité », destiné aux réfugiés et aux demandeurs d’asile souhaitant poursuivre leurs études en France.

Véritable mise-à-niveau, cette formation de quatre mois comprend des cours de français, des modules culturels et un enseignement de méthodologie. Elle permettra à ses étudiants d’intégrer dès septembre un cursus d’études supérieures à Grenoble ou ailleurs en France, et de reprendre ainsi le fil du parcours amorcé dans leur pays d’origine.

Se tourner enfin vers l’avenir

Quatorze étudiants, originaires de Syrie, d’Irak, du Bangladesh ou encore de Russie, ont été admis pour suivre cette nouvelle formation. Parmi eux, on retrouve des médecins, des ingénieurs informaticiens, des spécialistes de littérature anglaise ou de microbiologie. Malgré les épreuves traversées, tous ont en commun une motivation inébranlable et le désir de se tourner enfin vers l’avenir.

« Je suis une personne très ambitieuse, je veux tout faire, rien ne peut m’arrêter ! », confie Anna sur le site de l’université. Analyste de crédit dans une banque syrienne, elle a dû quitter sa ville prise par Daech et fuir vers la France. Elle souhaite désormais intégrer un master en entrepreneuriat et n’a qu’une devise : « Fais de ta vie un rêve et de ton rêve une réalité. »

Une tradition d’hospitalité et de solidarité

Pour financer une partie du diplôme, l’université de Grenoble a lancé une campagne de financement participatif. Grâce à une mobilisation citoyenne très forte, les objectifs ont été largement dépassés. L’établissement s’est engagé à utiliser les fonds supplémentaires pour accueillir bientôt d’autres étudiants réfugiés.

L’hospitalité est dans l’ADN du Centre universitaire d’études françaises de l’université de Grenoble. À sa création en 1896, il accueillait déjà des familles émigrées venues d’Europe méridionale pour travailler dans les usines locales. Aujourd’hui plus que jamais, comme l’explique sa présidente Lise Dumasy, « l’Université Grenoble-Alpes entend jouer pleinement son rôle d’acteur de l’intégration sociale des populations victimes des conflits mondiaux actuels. »

 

Des initiatives qui se multiplient

Des initiatives similaires ont éclos en France ces deux dernières années. Depuis l’automne 2015 par exemple, l’Université de Strasbourg propose un semestre de cours de français gratuits à des réfugiés essentiellement syriens et irakiens. Mathieu Schneider, vice-président en charge du domaine « Sciences en société » de l’établissement, en est convaincu : « L’apprentissage de la langue est le premier facteur de l’insertion sociale. »

Malgré des budgets souvent limités, ces programmes témoignent de la volonté des universités françaises de participer à un accueil digne des migrants et des réfugiés.

 

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