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Des millions de visiteurs dans les parcs français

 

Les parcs de loisir français réalisent les meilleurs chiffres de fréquentation d’Europe. Leur modèle s’exporte partout dans le monde. Quelles sont leurs spécificités ? Passage en revue des plus grandes réussites hexagonales en la matière.

 

Puy-du-Fou : le parc à spectacles

Pour le Puy-du-Fou, l’année 2014 fut celle de la consécration : le parc fut désigné « meilleur parc d’attractions au monde » par l’International Association of Amusement Parks and Attractions, qui réunit les professionnels du secteur partout dans le monde.

De quoi propulser l’ovni vendéen au rang des fiertés nationales. Car dans l’univers calibré du divertissement, le Puy-du-Fou détonne un peu. Il est fortement associé à l’image d’un homme politique de droite, Philippe de Villiers : après avoir été à l’initiative de sa construction en 1978, cet aristocrate, ancien député et secrétaire d'État, en a fait l’un des emblèmes de la région. De fait, les marqueurs identitaires sont très présents dans cette mise en scène vivante de l’histoire médiévale et classique de la Vendée.

Exaltation gentiment kitsch et parfois critiquée de l’histoire locale, la formule a pu être raillée. Mais elle cartonne. Chaque année, le parc propose plus de 60 représentations interprétées par 3 400 bénévoles. En 2015, il a franchi la barre des 1,9 millions de visiteurs, ce qui le positionne à la deuxième place derrière Disneyland Paris en termes de fréquentation française. Même succès au-delà des frontières : déjà copié en Angleterre et au Pays-Bas, le modèle du Puy-du-Fou devrait bientôt être décliné en Russie et en Chine.

Le Parc Astérix : le plus gaulois

Goscinny était encore en vie lorsque le projet d’un parc consacré à ses célèbres personnages de BD a fait surface. Son compère, Albert Uderzo, venait alors de visiter le parc Disneyland aux États-Unis. Mais le projet mit 8 ans à voir le jour, en 1989.

Fidèle à l’esprit de la BD, le parc Astérix propose des thématiques pleines d’humour, comme une « Lutèce Plage » en été, rivale de Paris plage, ou une fête d’Halloween revisitée à la sauce druidique. En France, il bénéficie d’une image assez positive – moins capitaliste que l’américain Disneyland Paris, moins régionaliste que le Puy-du-Fou – mais il est longtemps resté méconnu des étrangers. Aujourd’hui il enregistre une fréquentation de 1,8 millions de visiteurs par an et devrait bientôt s’exporter en Chine !

Le Futuroscope, pari sur l’avenir

Mais tous les parcs d’attraction français ne sont pas tournés vers le passé, que celui-ci soit attesté historiquement, comme au Puy-du-Fou, ou imaginaire, à la façon du village d’Astérix. Comme son nom l’indique, le Futuroscope de Poitiers est quant à lui résolument tourné vers l’avenir : ouvert en 1987, il propose alors un concept novateur, mêlant zone de loisir et technopôle de recherche. Trois décennies plus tard, le pari est gagné : le Futuroscope est le 3e parc d’attractions français pour la fréquentation.

 

10 % de l’offre européenne

Avec 200 parcs d’attractions, la France concentre 10 % de l’offre européenne en la matière. Comment expliquer un tel succès ? La manne financière que représente le secteur touristique en France encourage peut-être les élus régionaux à développer l’offre en appuyant des projets ambitieux. À l’origine du Puy-du-Fou, du Futuroscope ou encore de Vulcania, implanté récemment dans le Puy-de-Dôme, on retrouve la même configuration : des politiques qui souhaitent augmenter le potentiel touristique de leur région. Autre spécificité : la volonté d’allier le divertissement et le sérieux, qui caractérise ces trois exemples.

Mais le pur divertissement reste la formule la plus attractive pour le grand public. Si son installation il y a 25 ans aux portes de Paris avait suscité quelques remous, c’est toujours l’américain Disneyland Paris qui, avec 14,9 millions de visiteurs par an, caracole en tête des classements pour la fréquentation des parcs d’attractions du territoire français.

 

Crédits photo : © nath921 (Parc Astérix) / Simon Hedge (Puy-du-Fou)