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Amr Rafaat (Safirlab)

Témoignage de Amr Rafaat

SAFIRLAB

Lancé en juillet 2012 à la demande du ministère des Affaires étrangères, SafirLab vise à renforcer les compétences de jeunes acteurs clés des nouvelles dynamiques politiques et sociales du monde arabe. La mise en place du projet, conçu en collaboration avec l'Université Paris-Dauphine, a commencé par un séminaire de deux semaines - du 24 septembre au 5 octobre 2012 – à destination de 50 jeunes professionnels de cinq pays de la rive sud de la méditerranée : Egypte, Jordanie, Libye, Maroc, Tunisie. Des ateliers sur-mesure et des rencontres de haut niveau leur permettront de compléter leur parcours et d'enrichir leur projet professionnel.

Amr Rafaat

Amr Rafaat est un étudiant égyptien du Département de Gestion et de Commerce International et membre du club du DGCI. Il a été sélectionné pour participer au programme de SafirLab de septembre 2012.

Le projet d'un acteur clé égyptien

L'attaché de coopération scientifique de l'Institut Français, M. Guillaume Acloque, m'a proposé de soumettre mon projet à Safir Lab pour la session de Septembre 2012. Je suis un passionné de politique et très actif dans ce secteur, je suis d'ailleurs membre de deux partis politiques en Egypte. Et cela était important car les activités politiques et sociales sont des critères déterminants de sélection. Mon projet est un projet social et politique sur le harcèlement sexuel des femmes en Egypte. J'ai construit des statistiques concernant ce problème en Egypte, et j'en ai également reçu d'organisations non gouvernementales, comme de la part de bureaux sur les droits de la femme.

A SafirLab j'ai appris comment débuter et mener mon projet : comment trouver des financements, comment définir ses objectifs, comment regrouper et exploiter les informations et données.

Déroulement du programme : des ateliers thématiques pour se former

Les participants, nous étions 50 en tout, étaient des professionnels, nous n'étions à peu près que 2 étudiants, venus des différents pays du monde arabe. Ainsi cela créait une mosaïque des pays arabes avec le Maroc, l'Egypte, la Libye, la Tunisie, le Yémen et la Jordanie. Nous avons été regroupés par groupes selon les domaines qui concernaient nos sujets respectifs, comme les médias, la politique ou la société.

La prise en charge totale de ce programme, comprenant billets d'avion, transports, la majorité des repas et 480 euros supplémentaires pour les deux semaines, représentait une opportunité unique de travailler sur mon projet avec des professionnels.

Des rencontres exceptionnelles : d'Amine Maalouf au cabinet de conseil DRIM

Nous avons rencontré des personnalités lors de l'ouverture du programme, telles que le président de l'université Paris Dauphine, Amine Maalouf et son fils. Une fois que les groupes ont été établis, nous avons rencontrés des rencontres des professionnels et personnalités au sein de notre domaine. Par exemple en politique, une rencontre avec un cadre du parti écologique de France a été organisée, durant laquelle il a expliqué, par exemple, comment regrouper des idées et gérer les actions collectives. Concernant l'atelier des médias, des journalistes nous ont rendus visite avec leur matériel pour discuter et travailler sur les médias. Enfin en société, une intervenante, est venue nous parler de la difficulté d'obtenir des financements dans le cadre des recherches et comment cibler nos recherches, les gens avec qui travailler et sur qui on travaille. Par exemple, dans mon cas, c'était trouver la population à cibler lorsqu'on parle de harcèlement sexuel et quelle tranche d'âge. L'atelier qui m'a été le plus utile a été celui avec le cabinet de conseil DRIM. Ils nous ont donné des cours sur la manière d'aborder notre projet, et le mener terme. Nous avons rempli des feuilles d'évaluation afin de mettre à plat toutes nos idées. Ensuite, ils font des statistiques pour déterminer l'ordre des priorités de ces dernières. Et après une semaine, nous avions un plan de projet avec les étapes à suivre.

Nous avons effectué plusieurs visites dans le cadre de l'atelier sur les médias, nous sommes allés au siège de rédaction du journal Le Monde, aux studios de TV5, et au CFI.

Un réseau unique : découvrir et apprendre grâce aux autres

Ce programme m'a avant tout permis de créer des liens avec les autres pays arabes, que je ne connaissais pas et dont je n'aurais pas eu l'occasion de connaître ainsi autrement. Je connais le milieu francophone de par mon éducation, à l'école et à l'université, mais je ne connaissais pas les autres pays arabes. Je me suis fait des contacts avec des professionnels, notamment une journaliste et des membres de la Cantine. J'ai d'ailleurs cette idée de reproduire la Cantine en Egypte, c'est-à-dire un salon de discussion. Et une participante m'a également mis en relation avec un bureau des nations unies qui s'intéresse aux projets des jeunes.

Mais surtout, j'en ai appris autant des autres participants que des intervenants eux-mêmes. Les participants étant des professionnels pleins de ressources, échanger avec eux était très intéressant. Par exemple j'ai beaucoup échangé et appris d l'expérience d'une participante tunisienne du groupe société et femme qui travaillait également sur le harcèlement sexuelle dans son pays.

Une expérience enrichissante sur plusieurs aspects

Participer à ce programme a également représenté pour moi une expérience très intéressante d'un point de vue intellectuelle, culturelle et personnelle. Par exemple, le cadre du parti écologique, m'a parlé des inégalités entre les sexes en France, les problèmes de parité, la discrimination de la femme en France, qui m'a permis de comparer la situation de la France à celle de l'Egypte. Ce sont deux situations différentes m'a qui ont un fond de problème similaire. D'un autre côté cela a été une expérience culturelle avec l'échange entre les pays arabes et la France, nous avons appris à mieux se connaître. Du côté personnel, ce voyage était la première fois où j'ai été livré à moi-même et j'ai donc appris me prendre en charge.