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Des Loups et des hommes* : quand l’illustration et l’art transcendent les frontières

08 mai 2017 Culture
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21.04.17 Oulan-Bator (Mongolie). Dans le cadre du salon du livre de Francfort où la France est invitée d’honneur, l’Alliance française d’Oulan-Bator et le Goethe-Institut-Mongolie ont proposé un projet sur le thème « Langues, lecture, innovation ». Cette initiative, soutenue par le fonds culturel franco-allemand* a consisté à mettre en place un atelier axé sur la littérature pour la jeunesse, dirigé par un tandem d’illustrateurs franco-allemand. Cette expérience a été soutenue par des partenaires locaux tels que la prestigieuse maison d’édition Monsudar, l’Université des Arts et de la Culture, le Conseil des Arts de Mongolie et l’Union des artistes mongols.

Deux semaines durant, le tandem franco-allemand composé de Mickaël El Fathi* et de Patricia Thoma* a épaulé un groupe de jeunes étudiants de l’Université des arts afin de leur faire monter un projet commun. Celui-ci a donné lieu à un spectacle,  à une exposition et à une table ronde présentant la démarche. Chaque illustrateur a été responsable d’un groupe d’étudiants,  Mickaël El Fathi a pour sa part proposé à ses jeunes artistes en herbe de réinterpréter des contes populaires de la littérature européenne (contes de Grimm) alors que Patricia Thoma proposait à ses étudiants de monter un spectacle d’ombres et lumières reprenant les œuvres du groupe de Mickaël El Fathi dans une superbe interprétation du conte « les douze princesses dansantes » des frères Grimm. Ainsi, le travail des deux groupes était différent mais complémentaire, se rejoignant pour proposer au public un magnifique voyage  marqué de poésie et de couleurs, mariant avec élégance une touche mongole et européenne.

 

Si le public a été si réceptif et disposé à se laisser entraîner dans ce voyage,  c’est peut-être parce que les élèves n’ont, à aucun moment,  été enfermés dans un cadre. Chacun demeurait libre de réinterpréter et d’exprimer ses propres visions artistiques. L’illustratrice fribourgeoise, durant la table ronde, déclarait « Il est essentiel de pouvoir s’exprimer non pas en dépeignant ce que l’on voit à l’extérieur mais en dépeignant ce que l’on voit à l’intérieur de soi-même ». En d’autres termes, elle incitait les élèves à sortir de la description pour entrer dans la contemplation et ainsi, apprendre à mieux se connaître. Au terme de l’expérience,  le même message revenait souvent chez les jeunes artistes, il faut « respecter le travail de l’autre, en acceptant et en reconnaissant sa différence ».

Au-delà de la performance artistique, porteuse de cette leçon d’ouverture d’esprit, de tolérance, et de « vivre-ensemble », cette démonstration de pédagogie et d’échange a eu de la portée auprès des spectateurs et des étudiants eux-mêmes. L’impact de cette initiative démontre que ces qualités dont nous avons en ce moment plus besoin que jamais permettent de stimuler notre créativité.

« Pourquoi ne voit-on jamais d’abstrait dans la littérature pour enfants ? » demandait un jeune homme de l’assistance. En effet… l’idée est maintenant lancée et, à l’instar de Mickaël El Fathi « un bouquin qui s’adresse aux enfants en y mêlant de l’abstrait, moi, je paye pour ça ! ».  L.L.L

 

 

*Mickaël El Fathi écrit actuellement son deuxième album « Au pays des loups qui chantent », directement inspiré de ses voyages en Mongolie.  Il narre la relation d’amour, de peur, et d’interdépendance  qui unit les hommes avec les loups. Sous forme de chants, El Fathi mêle les genres pour créer un véritable dialogue faisant écho à la culture nomade mongole dont l’héritage et la transmission est surtout orale.  Il traverse la Mongolie d’Oulan-Bator à Bayan Olgi, parcourant pas moins de 2000 km et déclare créer ses œuvres lors de ses marches.

 

 * Patricia Thoma est originaire de Müllheim, petite ville située au sud de Fribourg-en-Brisgau (Allemagne). Patricia Thoma est spécialisée dans l’illustration pour enfants mais ses œuvres s’adressent aux plus petits comme aux plus grands, chacun peut y trouver de la matière pour nourrir sa réflexion ou voyager. Le thème du voyage est extrêmement présent dans son travail,  en effet,  la carrière de l’artiste allemande est ponctuée de déplacements à l’étranger et plus particulièrement en Asie,  où elle a exposé et même enseigné.

 

*Le Fonds culturel franco-allemand a été créé le 22 janvier 2003, à l’occasion du 40e anniversaire du Traité de l’Élysée, scellant l’amitié entre la France et l’Allemagne. Il permet aux deux pays d’encourager et de soutenir des initiatives de coopération conduites conjointement par les deux réseaux diplomatiques français et allemand dans un pays tiers.Ce programme illustre la volonté de la France et de l’Allemagne de renforcer leur coopération dans le domaine culturel, mais aussi et surtout d’affirmer leur engagement en faveur de l’intégration européenne.

 

 

 




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