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Nouvelle-Calédonie
CAMPUS FRANCE
Splendeur retrouvée des jardins de Chambord

Enfin des jardins à la française

 

Voilà quarante ans qu’un simple parterre de gazon faisait office de jardin au château de Chambord. Des travaux de grande ampleur viennent de redonner vie au modèle de jardin à la française imaginé à la Renaissance pour le somptueux domaine royal.

 

Le jardin oublié

Majestueusement bâti entre cours d’eau et forêt, le château de Chambord fascine toujours. Ce palais construit à l’initiative de François Ier est le plus grand, et sans doute le plus beau du Val de Loire. Mais l’absence de ses fameux jardins à la française, tombés en désuétude depuis la Révolution, a longtemps miné le panorama du château. En 1817 déjà, une archive faisait état d’arbres et arbustes non taillés, d’allées envahies de mauvaises herbes et de plates-bandes laissées en friche. Plusieurs projets de restauration du parc proposés au fil des siècles n’ont jamais abouti, jusqu’à laisser place, en 1970, à un vaste espace engazonné « transitoire ». La transition va durer presque un demi-siècle !

C’est en 1682 que Louis XIV a, le premier, l’idée de créer un parc ornemental. Il souhaite même voir dévier le cours de la Loire jusqu’aux abords château ; François Ier, avant lui, rêvait déjà d’une île surgissant de la Loire pour son palais. C’est impossible. L’architecte Jules Hardouin-Mansart conçoit alors un projet qui épouse les courbes du Cosson, cours d’eau traversant le domaine d’est en ouest. En 1734, après de monumentaux travaux de canalisation et d’assainissement des marécages, le parc entouré d’eau voit le jour. De nombreuses gravures témoignent alors de la beauté de ce jardin à la rigueur formelle et classique, « à la française ». 

 

Un sauveur venu d’Amérique

C’est au cours d’une visite à Chambord que le riche homme d’affaires Stephen Schwarzman est séduit par l’une de ces gravures représentant le jardin à la Renaissance. Le directeur du domaine, Jean d’Haussonville, saute alors sur l’occasion et lui présente le projet de restauration des jardins. Il y travaille à partir de 2012 avec une équipe d’historiens, de géologues, de paysagistes, mais aussi d’archéologues et de scientifiques chargés de collecter les informations nécessaires à la reconstitution fidèle du jardin.

Déjà mécène du Louvre et du musée des Arts décoratifs, l’entrepreneur américain s’engage à financer l’intégralité de la restauration évaluée à 3,5 millions d’euros. D’après le directeur du domaine, « ce qui l’a décidé, c’est l’ampleur du projet, unique dans un lieu unique ». Une centaine de personnes travaillent alors pendant cinq mois et plantent pas moins de 600 arbres, 800 arbustes, 200 rosiers, 15 250 plantes et 18 874 mètres carrés de pelouse pour que les jardins reprennent vie.

Des jardins qui font honneur à la grandeur de Chambord

Depuis le premier jour du printemps 2017, le public peut visiter ces jardins restaurés, découvrant pour la première fois ce qu’avaient imaginé les monarques. Plus que jamais, le domaine mérite ses 800 000 visiteurs annuels et sa place parmi les sites les plus fréquentés de France. C’est désormais un modèle complet de l’architecture, de l’ingénierie et de la créativité de la Renaissance. Une œuvre visionnaire dont l’auteur reste inconnu à ce jour. Les archives du chantier royal n’ont pas survécu aux pillages de la Révolution et aucun texte contemporain à sa construction n’indique le nom de celui qui imagina cet emblème architectural. L’influence de Léonard de Vinci dans la conception des bâtiments met néanmoins les historiens d’accord. Il aurait conçu ce château sensationnel qui retrouve, près de 500 ans après sa sortie de terre, ses lettres de noblesses côté jardin.