UNE NOUVELLE ÉTAPE POUR L’ALLIANCE

L’opération a coûté 2,1 milliards d’euros et a permis à l’Alliance Renault-Nissan d’acquérir 34 % du capital de Mitsubishi Motors. « Tout le monde y gagnera », affirme Carlos Ghosn dans les colonnes du Figaro. Le PDG de l’Alliance, qui présidera également le conseil d’administration du constructeur japonais à partir de la mi-décembre, se veut rassurant : « Mitsubishi gardera son originalité, sa singularité. Ce ne sera ni une filiale, ni un département de Nissan ».

À la fin des années 1990, le constructeur automobile nippon Nissan frôlait la faillite. Mais son association historique avec le français Renault, en 1999, a permis de relancer son activité en quelques années. L’Alliance Renault-Nissan, devenue l’un des plus grands groupes automobiles mondiaux, a poursuivi son essor en 2013 en acquérant le premier constructeur automobile russe, Avtovaz.

UNE GARANTIE D’AVENIR POUR MITSUBISHI

Aujourd’hui, la priorité est au sauvetage de Mitsubishi. Le chantier est considérable : ventes en baisse, hyperspécialisation… En avril dernier, le constructeur automobile a par ailleurs été mis à mal par un scandale lié à la consommation en carburant de certains de ses modèles.

Mais Carlos Ghosn est confiant. « Nous avons le savoir-faire, l’expérience », confie-t-il. La stratégie sera la même que pour le redressement de Nissan : conserver l’identité et les spécificités du constructeur tout en exploitant au mieux les synergies et les partages de technologies.

À LA TROISIÈME MARCHE DU PODIUM MONDIAL

Ce rachat permettra à l’Alliance Renault-Nissan de renforcer sa position en Asie du Sud-Est, où Mitsubishi est solidement implanté et écoule plus de 100 000 véhicules par an. L’expérience de l’entreprise nippone dans la technologie hybride rechargeable sera également un point fort pour le groupe, de même que son expertise en matière de « key cars », ces mini-voitures fiscalement avantagées, particulièrement appréciées du marché japonais.

L’acquisition de Mitsubishi devrait permettre à Renault-Nissan de se positionner comme le troisième plus grand groupe automobile mondial. Avec les ventes du constructeur japonais, l’Alliance aurait écoulé plus de 9,5 millions de véhicules en 2015, contre 10,1 millions pour le groupe japonais Toyota et 9,9 millions pour l’allemand Volkswagen AG.

 

Photos © Nissan Motor Co. Ltd