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Table ronde sur le développement durable Les entreprises, acteurs clés du développement durable en Colombie Les projets à forte valeur sociale et environnementale
Par : Carolina Valencia Casallas - membre du réseau France Alumni

04 août 2023 Affaires
Vue 161 fois

Le jeudi 25 mai dernier, à l'Alliance Française de Bogotá, dans le quartier Chicó, a eu lieu un dialogue conjoint sur le rôle des entreprises en tant qu'acteurs clés du développement durable en Colombie. L'énergie, l'eau et les infrastructures étaient les thèmes principaux de la table ronde. La rencontre a permis, par la participation d'acteurs des secteurs public et privé, ainsi que des membres de la société civile, la présentation de perspectives et de visions sur le sujet. Compte tenu du fait que la question de la promotion de la transition énergétique dans le pays est beaucoup plus présente dans l'agenda public, il existe aujourd'hui une opportunité de co-création et d'autonomisation pour la réalisation des objectifs de développement durable. Ces derniers sont subordonnés les uns aux autres et impliquent un équilibre entre la durabilité sociale, économique et environnementale. De fait, ce type de conversations, qui incluent tous les secteurs, est la première étape pour générer les transformations nécessaires et construire un avenir plus durable.

D’une part, le secteur public était présent à la table ronde avec la participation du directeur de l'Agence Française de Développement (AFD), Romain André. L'AFD est une institution publique française qui finance et soutient des projets et programmes de développement durable dans les pays en développement. Elle dispose de fonds non remboursables pour les pays les plus pauvres et travaille en partenariat avec le secteur public, l'État, les collectivités territoriales, les autorités locales et les institutions financières. Elle vise à favoriser l'élaboration de réformes climatiques et environnementales par emprunts afin de remplir les engagements de l'Accord de Paris et de l'Agenda 2030. Elle soutient également divers acteurs du secteur privé, tels que des organisations non gouvernementales (ONG), des entreprises privées et d'autres banques de développement dans la mise en œuvre de projets d'impact. Elle est présente dans 120 pays, et en Colombie depuis 14 ans. Les objectifs de l'AFD sont alignés sur la recherche de co-bénéfices climatiques, la gestion durable des ressources naturelles et l'investissement dans le genre et l'inclusion sociale (GESI) -pour son acronyme en anglais-, la réduction des inégalités et l'aide à la gestion, l'atténuation et l'évitement des risques sociaux qui peuvent être présents dans la mise en œuvre d'un projet.  

 

D'autre part, le secteur privé était représenté par Xavier Laloum, directeur exécutif de Gómez Cajiao y Asociados SAS, une société de services d'ingénierie pluridisciplinaire, axée sur l'offre de solutions complètes pour le développement de projets en Colombie et en Amérique latine. Depuis 2018, elle fait partie du groupe Société d'études techniques et économiques (SETEC), une multinationale française d'ingénierie avec plus de 35 filiales dans le monde, qui, ces dernières années, a orienté et transformé l'ingénierie vers la transition écologique, à partir d'une approche pluridisciplinaire et à travers de grands projets de construction. Par ailleurs, était présent Michel Mori, directeur de la transformation chez Veolia, une multinationale française de services environnementaux, active dans la gestion de l'eau, la gestion intégrée des déchets et les services énergétiques. Depuis le début de ses opérations dans le pays, en 2000, cette entreprise s'est concentrée sur la gestion des déchets municipaux et dangereux. Cependant, en 2018, Veolia s'est intéressé au groupe Sala et, après son rachat, les activités ont été doublées. Aujourd'hui, l'entreprise répond aux besoins des différentes régions du pays, en continuant à travailler au niveau local et en évaluant des solutions de décarbonisation pour ses clients. 

 

Sachant que l'économie colombienne et les finances de l'État dépendent dans une large mesure des combustibles fossiles et que la principale source d'énergie en Colombie est l'énergie hydroélectrique, il est évident que l'économie et la matrice énergétique doivent se diversifier, en ajoutant de la valeur et en stimulant la transition prévue vers des énergies plus propres. Gómez Cajiao y Asociados SAS s'est attaché à dépasser les mégaprojets et à rechercher des solutions d'énergie renouvelable pour générer de l'autonomie. Elle a apporté un soutien technique à des plans stratégiques d'adaptation, d'atténuation et de gestion de l'irrigation, tels que des études visant à prévenir les inondations grâce à la conception du Canal del Dique, des plans stratégiques de transformation énergétique à la mine de Cerrejón, des projets portuaires et ferroviaires, en surmontant les obstacles dus au manque de technologie et d'infrastructure dans le pays. Veolia, en tant qu'opérateur leader et développeur de solutions d'efficacité énergétique, a travaillé au niveau local et a aujourd'hui plusieurs projets en cours, dont un sur la production de biométhane à Manizales à partir du méthane produit dans le centre d'enfouissement. Ce projet vise à fournir aux citoyens une énergie propre, locale et abordable, leur permettant de devenir autosuffisants en énergie.

 

La Colombie est un pays qui pourrait bénéficier d'une transition énergétique équitable en réduisant l'inégalité d'accès aux services énergétiques de qualité qui existe actuellement. De plus, en tant que deuxième pays le plus riche en biodiversité au monde, il est essentiel et prioritaire de sauvegarder toutes les richesses naturelles qu'il possède, en renforçant les actions d'atténuation et d'adaptation. Celle-ci, conformément à l'Accord de Paris, qui a renforcé l'action climatique et réaffirmé la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC) à travers ses principes directeurs, fournit un outil clé à cet effet : les contributions déterminées au niveau national (CDN). Celles-ci représentent les engagements que chaque pays définit et assume pour réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES), réaliser l'adaptation sur son territoire et développer des moyens de mise en œuvre. Elles sont soumises à la CCNUCC tous les cinq ans, dans le but de renforcer la gestion intégrée du changement climatique. En 2020, la Colombie a mis à jour sa CDN, dont les engagements ont été élevés au rang de norme par le biais de la loi sur l'action climatique (loi 2169 de 2022), qui constitue une feuille de route pour l'adaptation du pays, avec une large participation sectorielle.

 

Compte tenu de cette CDN et de son objectif ambitieux à long terme d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050, il est essentiel d'assurer une synergie entre l'investissement, le capital et le développement social à partir d'une vision territoriale, soutenue par des garanties institutionnelles et fiscales. Celles-ci, à leur tour, nécessitent un alignement institutionnel, un renforcement préalable de la capacité de l'État et de ses institutions, des avancées significatives en matière de réglementation et de résolution des conflits, ainsi que la reconnaissance du rôle important du secteur privé qui permet un processus participatif constant et efficace.

 

Actuellement, il existe des défis administratifs et institutionnels qui génèrent de la méfiance et des tensions, bloquant la possibilité de transition du pays. Ces défis doivent être relevés dans une perspective multisectorielle et holistique, afin d’influencer à son tour les processus participatifs, lesquels constituent l'élément le plus important pour réaliser une transition énergétique juste, avec des solutions intégrées qui comprennent des objectifs ambitieux, réalistes et fiables pour tous les secteurs concernés. L'accent est réellement mis sur les aspects techniques, qui s'appuient sur des décisions et des actions politiques concrètes. 

 

Dans le cadre de l'échange actif entre les participants et les panélistes, il a été conclu qu'une transition énergétique à long terme n'est possible que grâce à des partenariats public-privé et une participation active de la société civile. Le travail sur l’infrastructure est essentiel à la capacité d'un pays à s'industrialiser. Le rôle de l'ingénierie est donc indispensable pour répondre aux divers phénomènes naturels qui sont une conséquence directe du changement climatique et qui pourraient causer des pertes et des dommages irrémédiables à de nombreuses communautés. D'autant plus que, selon le Groupe d’experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat (GIEC), les pays en développement sont beaucoup plus vulnérables et souffrent de manière disproportionnée de ces pertes et dommages. Les entreprises du secteur privé peuvent contribuer à faire de la Colombie une société résiliente face au changement climatique en devenant exemplaire en émission de carbone, en mettant en place des mécanismes nécessaires pour faire face aux effets du changement climatique et éviter de les aggraver. 




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