Inscription à la newsletter
s'inscrire / se connecter

Sites pays et partenaires

Membres :
0 200 500 1000 2000 5000 10000+
Témoignage Kemal Surianegara

Directeur exécutif auprès de l’Indonesian Council on World Affairs et alumni de Sciences Po Paris et de l’Ecole des Hautes Etudes Commerciales (HEC) de Paris, Kemal A. Surianegara nous livre ici ses souvenirs de ses études en France et sa vision de l’enseignement supérieur français.

Souvenirs d’un étudiant d’HEC…

« En 1981 j’ai réussi le concours d’entrée à l’Institut Supérieur des Affaires (ISA) devenu depuis HEC MBA, pour obtenir le diplôme MBA en 1983. Ma spécialisation était la gestion des projets internationaux et j’avais été sélectionné pour faire partie du groupe Ingénieur d’Affaires dont la vocation exclusive était de former de manière intensive des décideurs de niveau international.

La vie dans l’immense campus de Jouy-en-Josas était réjouissante et pleine de beaux souvenirs mémorables. A l’époque, l’équipe de France de football et celle de tennis venaient s’entrainer parfois au campus, ce qui me donna la chance privilégiée de côtoyer de près des grands sportifs de légende tels que Michel Platini et Yannick Noah. Une autre forme d’expérience intéressante était la rencontre avec des hommes d’affaires et personnalités politiques dont certains, tels que Bernard Tapie et son avocat Jean-Louis Borloo, animaient des cours de reprise d’entreprise. »

Sur son choix d’études politiques et économiques...

« Mon vrai premier choix était l’Ecole Libre de Sciences Po dont j’avais passé le concours en 1975. C’était un choix naturel puisque mon père était le premier indonésien reçu à Sciences Po dans la même promotion que Jacques Chirac et Michel Rocard, ses proches amis mais rivaux politiques.

En tant qu’étudiant étranger j’avais le droit de redoubler l’année préparatoire, et grâce à cela j’ai pu m’imprégner de la méthodologie académique française, y compris l’esprit de synthèse ; un atout réel par rapport à mes collègues étrangers dans la suite de mes études.

A la sortie de Sciences Po en 1979, le directeur du CROUS me proposa de prolonger ma bourse du gouvernement français pour terminer mon doctorat politique. Puis à mi-chemin, étant admis à l’ISA (HEC MBA), j’ai pu obtenir une dérogation spéciale pour changer de filière d’études.

Cette double filière, politique et économique, avec une double approche, théorique et pratique, m’a permis d’avoir une perspective multidimensionnelle et pluridisciplinaire, bien rare à ce jour. »

Sur Sciences Po et le système universitaire français…

L’enseignement supérieur en France est le seul à posséder le système des Grandes Ecoles, à la fois très différent et fort complémentaire du système universitaire classique. Un fait marquant est aussi l’importance donnée à l’enseignement méthodologique avec une vocation pratique.

C’est pour cette raison que, tout en poursuivant mes études doctorales à Sciences Po, je m’étais inscrit à l’université de Paris X Nanterre, puis à l’université de Paris IX Dauphine afin de mieux connaître et vivre la différence entre ces deux systèmes d’enseignement, par curiosité d’abord, puis par nécessité académique et sociale du fait de la qualité des matières et des enseignants.

Untuk itulah, sambil kuliah doktor di Sciences Po, saya juga mendaftar ke kampus Paris X Nanterre, lalu ke kampus Paris IX Dauphine, dengan tujuan mengenal dan merasakan perbedaan antara dua sistem yang berbeda ini. Awalnya ingin tahu saja, lalu saya merasa ini penting untuk kebutuhan akademis dan sosial, apalagi kualitas materi kuliah dan pengajarnya juga bagus.

Sur sa carrière internationale…

« A la sortie de l’ISA (HEC MBA) en 1983, j’avais le choix entre retourner dans le secteur pétrolier où j’avais fait un stage deux ans plus tôt chez Total Indonésie, ou bien rejoindre le secteur bancaire.

Finalement, j’ai décidé de débuter ma carrière professionnelle avec Le Crédit Lyonnais qui venait de créer une formation originale pour les jeunes cadres internationaux. Après un an de stage intensif dans les différents réseaux et métiers bancaires, je suis devenu jeune cadre dans la zone Asie-Pacifique avant d’être nommé représentant adjoint du Crédit Lyonnais pour l’Indonésie.

Ce début de carrière au niveau international m’a permis de bien intégrer tous les aspects des enseignements théoriques et pratiques reçus, avec un vrai goût du travail bien fait et une réelle satisfaction de la mission accomplie tout en faisant une différence dans le service rendu.

Ce que la France m’a apporté dans ma carrière est avant tout une certaine manière d’être et de voir ou bien de faire basée sur une compréhension exhaustive me donnant une vue d’ensemble et une attention particulière aux petits détails qui peuvent déterminer la qualité du travail fini. »

Son conseil aux futurs étudiants…

Dans le monde digital actuel, l’information et donc l’éducation sont accessibles de partout à une vitesse nano et tout le monde peut fort bien s’instruire sans jamais quitter son pays grâce au réseau internet. Sauf que rien ne remplace l’expérience vécue sur place en choisissant de vivre en France. Tout est dans la manière, de fait c’est la manière d’apprendre à réfléchir qui compte.

A mon humble avis, il est nécessaire de bien maîtriser la langue française pour pouvoir tirer au maximum tous les avantages scientifiques et bienfaits sociologiques de nos études en France. Comme on ne fait bien que ce qu’on aime bien, il est primordial d’apprendre à aimer la langue et la culture françaises d’abord, avant de se lancer dans un long processus d’apprentissage.

Certes d’autres choix plus courts, faciles et légers existent, mais pour acquérir la quintessence du savoir et du savoir-faire français il convient d’assimiler la civilisation et la culture françaises.

Et son avis sur la plateforme France Alumni…

« La plateforme France Alumni est un instrument essentiel pour bâtir un réseau des anciens digne de ce nom au niveau de chaque pays participant en bonne intelligence avec les associations des anciens étudiants étrangers en France dont la vocation peut être soit nationale soit sectorielle.

Faisant bientôt partie du troisième âge comme on dit, à priori ce que je n’en attends pas beaucoup pour moi-même, mais je suis sûr et certain que la jeune génération saura en tirer grand parti et faire très bon usage, car la connectivité est une source de synergies positives synchronisées. »