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Lumière pour l’Afrique
et droit à l'énergie

23 novembre 2015 Communauté
Vue 112 fois

Ce 3 novembre, le président du parlement panafricain a soutenu à l’Assemblée nationale un plan d’urgence pour électrifier l’Afrique

L’Afrique en panne d’électricité

 

Plaidoyers pour l’électrification

 

C’est un continent dont certaines parties sont plongées dans l’obscurité… 75 % des Africains n’ont pas accès à l’électricité, soit une population de 600 millions de personnes. En 2025, le chiffre pourrait s’élever à un milliard. C’est ce déficit technologique qu’a souligné le président du Parlement panafricain Roger Nkodo Dang devant l’Assemblée nationale française le 3 novembre dernier. L’appel solennel qu’il a lancé pour « un droit à la lumière et à l’énergie pour les Africains » lui a valu les applaudissements nourris de l’Hémicycle.

L’intervention du président du parlement panafricain s’inscrit dans le cadre des engagements entrepris par l’Assemblée nationale en vue de la COP 21, qui se tiendra à Paris en décembre. L’initiative d’électrification de l’Afrique est quant à elle défendue par la Fondation Énergies Pour l’Afrique présidée par l’ex-ministre de l’Écologie Jean-Louis Borloo.

Un problème social et économique majeur

La question de l’accès à l’électricité est loin d’être anodine. Cette carence énergétique a de multiples impacts : elle est responsable des déforestations, car elle pousse à utiliser le bois comme principal combustible. La « marche vers les lieux de lumière », comme l’a qualifiée Jean-Louis Borloo, amène par ailleurs les populations à se déplacer vers les grandes métropoles. Ce qui, à l’échelle du continent africain, constitue un défi humanitaire sans égal.

L’électrification globale des territoires est donc l’une des clés du développement africain… et un relais de croissance potentiel pour les économies européennes. Dans une interview au Monde Afrique, Jean-Louis Borloo estime que le phénomène pourrait signifier « entre 10 et 15 % de croissance pendant 15 ans [pour l’Afrique], contre 5 % de croissance à l’heure actuelle, et 3 % de croissance supplémentaire pour l’Europe sur la même période ».

 

Des initiatives multiples, mais un manque de coordination

Face à ces enjeux, les projets visant à combler le retard technologique de l’Afrique sont nombreux : on peut citer le Fonds verts des Nations Unies, le Programme de développement des infrastructures (Pida) de l’Union africaine, ou l’initiative Énergie pour l’Afrique annoncée par Barak Obama en 2013. L’Agence française de développement, principal opérateur national de l’aide publique au développement, soutient également en Afrique subsaharienne et dans le Maghreb le déploiement d’infrastructures énergétiques.

Face à la multiplicité des initiatives, Jean-Louis Borloo plaide à travers sa fondation pour la création d’une agence pilotée par les 54 dirigeants africains. Cette structure coordonnerait l’ensemble des projets et mettrait à disposition de chaque État du continent l’ingénierie nécessaire à leur mise en œuvre, avec une préférence pour l’énergie renouvelable. De fait, Énergies pour l’Afrique est soutenu par plusieurs grands groupes français comme Bolloré ou Veolia Environnement : pour ces entreprises, l’Afrique représente un marché prometteur.

Mais avant cela, il faut réunir un budget. Selon les expertises réalisées par la fondation de Jean-Louis Borloo, il s’élèverait à 250 000 milliards d’euros. 50 milliards pourraient être versés sous forme de subventions non conditionnelles par les principaux pays responsables des changements climatiques. Cela ferait levier pour des investisseurs privés. À l’échelle de la planète, souligne l’ex-ministre, il s’agit d’une somme dérisoire… mais dont le bon usage aurait des conséquences colossales.

 

Crédits photo : AFD © Laurent Pacoud




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