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Quand une bourse d'étude peut changer une vie

06 décembre 2019 Carrières
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RE-parer, RE-utiliser, RE-dessiner, RE-cycler, RE-faire, et RE-duire sont les six "RE" conceptuels d’Isabelle Mesquita, étudiante brésilienne et boursière à Paris.

Article de Andrea Tissenbaum pour le journal brésilien ESTADÃO, traduction en français par Valentine JUBÉ.

Isabelle Mesquita, carioca, 31 ans, vit à paris depuis maintenant 4 ans. Elle est venue en France pour intégrer les Master de l’École Supérieur de Commerce et Gestion internationale et de Paris School of Business, en Gestion internationale et Gestion de la Mode et du Luxe. Sans bourse d’étude, elle n’aurait probablement jamais pu accéder à cette opportunité: Étudier en France.

Crédit : Isabelle Mesquita

« Je viens des favelas de Rio de Janeiro. Etudier me semblait compliqué. Pourtant je suis la première de ma famille à faire des études Supérieurs et j’ai toujours été boursière. Ma mère est femme de ménage, et je pense qu’elle a été inspirée par ce qu’elle voyait dans les maisons où elle a travaillé. Elle me disait sans cesse « Va étudier, tout va s’améliorer ». J’ai intégré l’Université Fédérale de Rio de Janeiro, dans le domaine de la chimie industrielle, ce qui m’a beaucoup aidé lorsque j’ai dû rentrer dans le monde du travail. Avec le temps, je me suis rendue compte que je souhaitais faire une pause. Je me suis inscrite aux cours du soir de mode, à l’Université Veiga de Almeida (UVA), à l’aide de la bourse Prouni. J’ai finalement trouvé ma voie, et avec un ami, nous avons décidé d’ouvrir une friperie à Santa Teresa. En 2014, après avoir été diplômée, j’ai décidé de partir pour Auckland en Nouvelle-Zélande pour intégrer l’Université de Technologie d’Aukcland, afin de faire des cours de textiles et d’améliorer mon anglais. » Raconte-t-elle

L’Artiste et designer de mode brésilienne, a reçu une bourse d’étude du groupe français Studialis International et du Réseaux Ilumno d’Amérique Latine, le réseau des anciens élèves de l’UVA.

 « C’est une de mes professeures qui m’en a parlé, et m’a dit que je devrai postuler. J’ai tout fait à la dernière minute, parce que je n’y croyais pas. Je devais passer la certification de langue anglaise IELTS, et préparer tous les papiers en un laps de temps très court. Je me suis rendue à Campus France avec la lettre d’acceptation de l’Université, et j’ai obtenu le visa facilement. Je suis arrivée à Paris avec un travail et une école. Je travaillais dans l’école, dans la communication, et j’aidais les étudiants étrangers. Parler l’espagnol et l’anglais m’a beaucoup aidé » affirme-t-elle.

Crédit : Isabelle Mesquita

Le déménagement d’Auckland à Paris fût plutôt dépaysant. Les deux villes sont très différentes, et Isabelle a mis du temps à s’adapter. « Je ne parlais pas un mot français, je savais seulement dire bonjour. Mon Master était en anglais, je n’avais donc pas l’intention d’apprendre le français étant donné que mon objectif n'était pas de rester très longtemps en France. Mais petit à petit, je suis tombée sous le charme de Paris. J’ai vécu des expériences incroyables durant mon Master. On visitait des entreprises, on voyageait, on participait à des ateliers dans différents pays, toujours en élargissant notre réseau et en nous donnant la possibilité de rencontrer des artistes de tous les coins du monde. »

Dans ses nombreuses promenades à travers la ville, Isabelle a découvert le 59 Rivolli, un pôle artistique ouvert depuis plus de 10ans, qui est devenu un lieu de symbolique du mouvement artistique bohème à Paris. « J’ai été émerveillé par le 59 Rivolli et faire partie de ce collectif me semblait pourtant bien loin, mais comme je suis une personne qui ne lâche rien, j’ai monté un dossier et j’ai postulé. J’ai finalement été sélectionnée, et j’ai intégré le collectif pendant 7 mois, pendant mes études, j’ai vécu une expérience incroyable. C’est un endroit ouvert au public, qui reçoit des personnes du monde entier. J’ai rencontré énormément de personne à Rivolli, cela m’a permis de faire des entretiens, de montrer mon travail et me faire beaucoup de contact. C’est un endroit parfait pour faire du networking. Toutes ces opportunités m’ont fasciné et elles m’ont permis de prolonger mon séjour à Paris. J’ai finalement décidé d’apprendre le français, et petit à petit je progresse. Aujourd’hui, je me fais comprendre, mais j’ai appris sur le tas, car les écoles de français ne rentrent pas dans mon budget.

Isabelle Mesquita était présente lors du lancement de la campagne de communication Campus France Brasil à São PauloIsabelle Mesquita pendant son discours lors du lancement de la campagne de communication Campus France Brasil à São Paulo. Crédit photo Valentine JUBÉ

Lorsque la mère d’Isabelle tombe malade, elle décide de quitter 59 Rivolli pour retourner au Brésil. L’année dernière (2018) lorsqu’elle revient en France, elle ouvre officiellement son atelier à l’Espace 33, un petit collectif d’artistes. Isabelle Mesquita Studio, est un atelier qui mélange mode et art : RÉ -parer, RÉ -utiliser, RE-dessiner, RE-cycler, RE-faire, et RE-duire sont les six RÉ conceptuels d’Isabelle. C’est la règle d’or de ma marque. Je veux encourager le public à repenser les habitudes de consommation du textile, et cela passe par le développement durable dans nos garde-robes. ”

Elle nous explique que lorsque l’on intègre un Master en France, on peut rester jusqu’à 1an après la fin de celui-ci, pour chercher du travail ou ouvrir son entreprise. Aujourd’hui elle fait sa demande de citoyenneté, car il faut attendre minimum 3 ans après un master ou un doctorat pour pouvoir le faire.

Elle est implantée en France comme cheffe d’entreprise et elle en vit. Mais ne pensez pas que tout a été facile pour Isabelle. « Je me suis beaucoup endurcie mentalement. Ça n’a pas toujours été facile durant ces 4 ans en France. Avec aucune aide financière, et aucun argent pour acheter un billet d’avion, ni même pour manger. J’ai souvent eu envie de laisser tomber, mais une force intérieure me faisait avancer. J’ai surmonté toutes les difficultés tant bien que mal. Je voulais créer ma propre marque à Paris, et j’ai finalement réussi.

 

Article de Andrea Tissenbaum pour le journal brésilien ESTADÃO, traduction en français par Valentine JUBÉ.




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