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Quand les vaches envoient des SMS

Le high-tech est dans le pré

Imaginerait-on des vaches informer par SMS de leur dernier vêlage ? C’est pourtant l’idée insolite qu’a eu l’entreprise Medria. Santé, alimentation, fertilité du bétail : autant d’éléments dont les éleveurs peuvent prendre connaissance via leur mobile.

« Le bébé arrive ! »

Imaginez une vache qui envoie un SMS à son éleveur pour annoncer la venue au monde de son petit veau… Ceci n’est ni de la science-fiction, ni un sketch à la « Wallace et Gromit » : cela correspond à la réalité pour 10 % du cheptel en France. 60 000 vaches françaises sont déjà connectées !

L’idée est née il y a dix ans dans la région rennaise. Ingénieurs en électronique et en communication, Jean-Pierre Lemonnier et Emmanuel Mounier s’associent pour créer Medria, une entreprise spécialisée dans la surveillance zootechnique des vaches.

Le principe est simple : des capteurs situés sur le collier du bovin ou introduits dans son organisme sont reliés à une base radio. Celle-ci analyse et transmet les informations sur la santé et le comportement de la bête à l’éleveur… par SMS. Sur internet, l’agriculteur a également accès à une plateforme qui propose un historique des données recueillies : elles lui permettent de suivre la situation sanitaire de son troupeau.

Un élevage sous contrôle

Depuis 2004, Medria a décliné le concept sous forme de quatre logiciels. Deux d’entre eux permettent d’appréhender la reproduction des bêtes : le capteur thermique Vel’Phone permet de suivre leur gestation et d’alerter l’éleveur au moment du vêlage. Le collier HeatPhone sert quant à lui à détecter les périodes de fertilité d’une vache.

Les deux autres grands produits de Medria servent à surveiller plus globalement l’état de santé de l’animal : le collier FeedPhone détecte les troubles alimentaires. Quant à San’Phone, placé dans la panse du bovin, il mesure la température et permet de déceler en temps réel la fièvre.

La zootechnie, des solutions d’avenir ?

L’entreprise affiche quant à elle une santé éclatante. En 2014, Medria affichait 4 millions d’euros de chiffre d’affaires, dont 30 % réalisés à l’étranger. Seule sur le marché du monitoring des ruminants, cette start-up française de 40 salariés jouit d’une position stratégique. Alors que les éleveurs évoluent dans un contexte de compétitivité croissant, les outils proposés par Medria sont un moyen d’alléger leur charge de travail, souvent très lourde, et d’augmenter leurs capacités de production : les données recueillies permettent d’anticiper les traitements pour limiter les pertes par maladie ou encore de planifier efficacement l’insémination et la gestation des bêtes.

Le succès de la zootechnie, dans lequel s’inscrit Medria, pose aussi de nombreuses questions sur le devenir du secteur agricole français. Les gains de productivité peuvent être perçus comme des facteurs d’accélération de l’industrialisation et de la concentration des élevages. Des phénomènes déjà bien manifestes dans l’agriculture française et qui posent question en termes de développement durable.

Crédits photographiques : © Pierre Schwaller