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Jackie Kennedy, un parfum de France

Jackie Kennedy : un parfum de France

© David - CC BY-NC-SA 2.0

L’image d’une femme en tailleur Chanel rose, éclaboussé de sang, essayant de s’échapper d’une limousine décapotable. L’image d’une femme élégante, au collier de triple rang de perles blanches, marchant aux côtés de son mari, le Président des Etats-Unis. L’image d’une femme allongée au soleil, avec d’immenses lunettes noires sur le nez, sur le pont d’un yacht en mer Ionienne. Trois images qui ont fait le tour du monde, car le monde entier connaît Jacqueline Kennedy-Onassis, femme américaine à l’extraordinaire destin, qui est à jamais cette icône à la fois tragique et glamour dont la personnalité est empreinte d’un indéfinissable « parfum de France ». 

Jacqueline Lee Bouvier naît en 1929 à Southampton, dans l’Etat de New York. Son père, riche agent de change de Wall Street est issu d’une famille qui était venue de France au début des années 1800. C’est une enfance choyée que celle de la jeune Jacqueline : entre cours de danse, d’équitation et de langue française, elle est « une enfant chérie, la plus jolie petite fille, très intelligente, très artistique », comme le dit l’une des ses premières professeures. Et ce ne serait pas rendre justice au personnage que de ne pas souligner que Mlle Bouvier, Mme Kennedy ou Mme Onassis, autrement dit Jackie, a certes été, tout au long de sa vie, une femme belle et distinguée, mais aussi une femme intelligente et cultivée.

L’étudiante française

En juin 1947, Jacqueline Bouvier est diplômée de la Miss Porter's School, un internat pour jeunes  filles du Connecticut. Elle poursuit ses études au Vassar College de New York, une prestigieuse université privée où elle étudie l'histoire, la littérature, l'art et, bien sûr, le français. 

 

Après deux années à Vassar, ayant voyagé pendant ses vacances en Europe et découvert la France, Jacqueline Bouvier convainc ses parents de la laisser repartir pour y étudier. Elle prépare un dossier de candidature pour s’inscrire à la Sorbonne où elle est acceptée mais, selon son biographe français, on lui a établi auparavant « un programme d’étude très précis ». En 1949, Jacqueline Bouvier a vingt ans, elle débarque à nouveau en Europe pour suivre d’abord « un stage de langue intensif » d’une durée de six semaines à Grenoble, dans ce qui est aujourd’hui le CUEF de l’Université Grenoble Alpes. Et c’est en octobre que commencent les cours à la Sorbonne, des cours « principalement consacrés à l’histoire de France et à l’histoire de l’art ». Renonçant à être hébergé au Reid Hall, une résidence pour jeunes filles, situé dans le 6e arrondissement de Paris (qui est aujourd’hui affiliée à la Columbia University de New York, Jackie décide de loger chez l’habitant… Mais pas n’importe quel habitant, c’est chez une Comtesse qu’elle atterrit, une Comtesse désargentée qui possède néanmoins un superbe appartement avenue Mozart !

 

De ce long séjour parisien, Jackie dira plus tard : « Je l'ai aimé plus que n'importe quelle année de ma vie. Être loin de chez moi m'a donné l'occasion de me regarder d'un œil critique. J'ai appris à ne pas avoir honte d'une véritable soif de connaissances, quelque chose que j'avais toujours essayé de cacher, et je suis rentré heureuse de recommencer ici mais avec un amour pour l'Europe qui, je le crains, ne me quittera jamais ».

 

La photo-reporter

Celle qui n’est encore que Jacqueline Bouvier retourne aux États-Unis pour suivre sa dernière année d'études supérieures, et c’est à l'Université George Washington, parce qu'elle préfère être proche de sa famille, qu’elle va terminer son cursus universitaire. Lorsque Jackie revient d’Europe, elle n’a cependant « aucun objet précis ». Comme l’écrit son biographe français, « en réalité, quel choix s’offre à cette jeune fille de la haute société dépourvue de fortune ? Elle peut – et c’est ce que sa mère a envisagé – épouser un homme très riche » !

 

Si elle écarte d’emblée cette « solution », il lui faut bien trouver un travail. Ce sera chose faite, dès 1951, où elle est engagée grâce à ses relations comme Inquiring Camera Girl au Washington Times-Herald. Ce poste de « camérawoman curieuse » consiste à obtenir des interviewes de femmes et d’hommes, plus ou moins célèbres, qu'elle photographie en même temps, sur les questions d’actualité, les événements locaux… Pour réaliser ses mini-interviews doublées de portraits, elle est amenée a côtoyer de nombreuses personnalités. C’est lors d'une de ses missions, en avril 1953, qu’elle interviewe le jeune John F. Kennedy, alors sénateur du Massachusetts (mais il semble, selon certains biographes, qu’ils s'étaient déjà rencontrés l'année précédente lors d'un dîner).

 

La First Lady

Quelques mois plus tard, après en voir terminé avec sa chronique du Times Herald, Jacqueline Bouvier épouse J.F. Kennedy, le 12 septembre 1953. En tant qu’épouse de sénateur, pour parfaire sa formation, Jackie Kennedy se met alors à suivre des cours d’histoire américaine et de sciences politiques à l’université de Georgetown. En janvier 1960, John Fitzgerald Kennedy annonce sa candidature à la présidence des États-Unis, une ambition qui l’oblige à voyager à travers tout le pays. Jackie l’accompagne parfois et tous les journalistes qui suivent la campagne constatent son extrême popularité. En novembre 1960, Kennedy gagne l’élection présidentielle face à son concurrent Nixon. Le 20 janvier 1961, il prête serment comme 35e Président des Etats-Unis.

 

Jacqueline Kennedy est désormais connue sous le surnom de Jackie, tandis que le président est, de son côté, appelé Jack. Alors âgée de 31 ans, Jackie devient l’une des plus jeunes « premières dames » de l’histoire des Etats-Unis, « incarnation de la beauté, du charme et de l’élégance », selon les observateurs de l’époque. Ne souhaitant pas s’impliquer politiquement, Jackie se consacre à son rôle de First Lady, un rôle tout à fait officiel aux Etats-Unis. Elle entreprend de grands travaux de rénovation à la Maison Blanche, travaux dans « le goût français » en matière de décoration. Et l’influence française, qu’on lui reprochera parfois,  ne s’arrête pas là : le cuisinier de la Maison Blanche est alors français et les menus sont tout aussi français ! De même, réputée pour le chic de ses tenues, Jackie préfèrera toujours les grands couturiers français, Dior, Chanel, Givenchy. Quelques-unes de ses apparitions officielles sont ainsi restées célèbres et, en particulier, la visite officielle du Président Kennedy et de son épouse en France, en mai 1961. Accueillis par le Général de Gaulle à Paris, Jackie éclipse son mari : elle est resplendissante, parle français et séduit tous les médias. « Je suis l’homme qui a accompagné Jackie Kennedy - et j’ai adoré », déclare ainsi le président américain aux journalistes, le jour de leur départ.

La voyageuse

Le mandat de J.F. Kennedy n’aura duré que trois ans. En novembre 1962, avec Jackie, le président est en visite au Texas pour une réunion politique prévue dans le cadre de la campagne pour sa future réélection. Le 22, le couple présidentiel, assis à l’arrière d’une voiture décapotable, traverse la ville de Dallas quand on entend des coups de feu : deux balles viennent d’atteindre le Président qui meurt peu après à l’hôpital. En vol de retour vers Washington, dans l'avion présidentiel, quelques heures après cet assassinat, en présence de Jackie, Lyndon Johnson prête serment et devient le 36e président des Etats-Unis.

 

Jackie est veuve, avec deux jeunes enfants, et dans les années qui suivent la mort de son mari, elle fait le choix de peu se montrer en public, même si elle est toujours pourchassée par les paparazzi (ce qui sera le cas toute sa vie durant). Elle met en œuvre cependant une idée qui lui tient à cœur : la création de la bibliothèque et du musée présidentiels John F. Kennedy, en mémoire de son mari. Elle choisit le célèbre architecte Pei pour concevoir le bâtiment, « qui se dresse désormais comme un point de repère surplombant le port de Boston ».

 

En 1968, elle « refait sa vie » et épouse le milliardaire et armateur grec, Aristote Onassis, qu’elle avait rencontré des années auparavant, et quitte avec ses enfants les Etats-Unis pour la Grèce. Mais le mariage n’est pas un succès. Elle en prend son partie et se met à voyager comme une « jet-setteuse internationale » ! Jackie partage sa vie entre la Grèce, les Etats-Unis et surtout la France qui semble, à ce moment-là de sa vie, devenir sa seconde patrie. On la voit souvent, de nombreuses photos en témoignent, se promener dans les « beaux quartiers parisiens ». Mais sa vie conjugale se clôt tragiquement, Onassis trouvant la mort en 1975 dans un accident d’avion. Jackie décide alors de rentrer définitivement à New York.

L’éditrice

Avec ce nouveau drame, comme si Jackie était « une héroïne fatale au destin trop romanesque », elle est veuve pour la seconde fois. Elle commence alors une nouvelle vie et trouve « sa véritable vocation ». Jackie reprend ses anciennes passions, le journalisme, un peu, mais surtout l’édition à laquelle elle va se consacrer désormais, en acceptant un poste chez Viking Press à New York pour ensuite rejoindre Doubleday. Ce nouveau versant de sa vie, qu’elle considère souvent comme le plus réussi, lui permet de travailler pendant vingt ans et de publier de nombreux ouvrages, comme la première autobiographie de Michael Jackson. « S’investir pleinement dans l’édition, comme elle le fait, satisfait à la fois sa passion des arts et de la littérature, son désir de connaître une foule de personnalités intéressantes et sa volonté de comprendre la société contemporaine », écrit son biographe français.

Mais, atteinte d’un cancer, Jacqueline Kennedy-Onassis s’éteint à l'âge de 64 ans, le 19 mai 1994.  Elle est inhumée aux côtés du président Kennedy, au cimetière national d'Arlington, proche de Washington. C’est Bill Clinton, alors Président des États-Unis, qui prononce son éloge funèbre, tandis que Jessie Norman, la très célèbre soprano, accompagne de son chant la cérémonie religieuse.

 

Au terme de sa vie, l’image de Jackie Kennedy reste ainsi, écrit encore son biographe français, « beaucoup plus vivante et lumineuse que celle de son mari. Car si l’action politique est toujours sujette à contestation, les valeurs auxquelles est attaché le nom de Jackie sont d’une actualité permanente : la beauté, l’élégance, la grâce, le culte des arts et des lettres sont appréciés à toutes les époques ».

Pour en savoir plus

Il existe une infinité de sources sur la vie, publique et privée, de Jackie Kennedy-Onassis, parmi celles-ci, on peut retenir :