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Uacitissa Mandamule, doctorante à Aix-Marseille Université

Pouvez-vous présenter ?

Je suis originaire de Maputo et j’ai 31 ans. J’ai obtenu en 2011 une « licenciatura » en administration publique à l’Université Eduardo Mondlane. Puis grâce à une bourse du gouvernement français, j’ai effectué mon master en France entre 2011 et 2013, à l’Institut d’études politiques de Bordeaux. J’avais entendu parler de la qualité de l’enseignement en France et de son ouverture internationale, notamment vers les pays en développement.

Comment s’est déroulé votre séjour de master en France ?

En 2011, c’était la première fois que j’avais un passeport et que je quittais ma famille. Nous étions 5 Mozambicains, dont ma meilleure amie ce qui a rendu plus facile les premiers mois. L’arrivée à Bordeaux a été impressionnante, tout était différent de ce que je connaissais.

J’ai séjourné dans une résidence universitaire, à 5 minutes à pied de l’université. Nous avons eu la chance d’être appuyés par un professeur qui travaille sur le Mozambique. Il nous a aidés pour l’inscription universitaire, les procédures administratives, l’ouverture d’un compte bancaire, etc.

L’intégration a été un peu difficile au début car la méthode d’enseignement est différente du Mozambique. J’étais aussi un peu intimidée au début en cours car je ne me sentais pas tout à fait à l’aise à l’oral en français. Au final, j’ai surmonté cette difficulté car la participation orale comptait pour l’évaluation finale.

Pouvez-vous nous parler de votre retour au Mozambique après l’obtention de votre master en 2014 ?

 J’ai travaillé dans l’ONG « Mecanismo de apoio a sociedade civil  » et en parallèle, j’ai donné des cours à l’Institut supérieur d’administration publique et à l’Universidade Nachingwea. J’ai ensuite rejoint l’Observatoire du milieu rural à Maputo (OMR), auquel je suis toujours rattachée, pour effectuer des recherches sur le développement agraire au Mozambique, la gouvernance, la participation politique ou encore l’impact des investissements sur les communautés locales.

Et depuis 2016, je suis présidente de l'AFRAMO, association franco-mozambicaine des sciences humaines et sociales*.

Vous êtes actuellement en France pour votre doctorat, pouvez-vous nous en dire plus ?

Je ressentais le besoin de professionnaliser mes activités de recherche. J’ai de nouveau postulé aux bourses du gouvernement français, cette fois pour un doctorat. C’est ainsi que depuis octobre 2019, je réalise ma thèse à Aix-Marseille Université sur le déplacement et la réinstallation des populations affectées par le cyclone Idai à Sofala.

C’est une nouvelle phase d’intégration, Marseille est bien différente de Bordeaux. En termes académiques, je n’ai eu aucune difficulté grâce à une directrice de thèse très présente et attentive. Elle est venue me chercher à l’aéroport et m’a présentée à l’équipe du laboratoire dès mon arrivée.

Que retenez-vous de votre expérience en France ?

La formation en France m’a apporté des connaissances sur la recherche scientifique et ses enjeux techniques, j’ai amélioré ma maîtrise du français et découvert la culture du pays. Ce master est un atout important pour mon insertion professionnelle et l’approfondissement de mon esprit critique pour comprendre les enjeux politiques et sociaux.

En France, l’approche initiale est difficile mais on découvre ensuite que les gens sont très humains et accueillants, tant à Bordeaux qu’à Marseille. J’ai connu des gens du monde entier en France. Je garde aujourd’hui contact avec des amis en Bolivie, au Cameroun, etc.

Qu’avez-vous apporté du Mozambique en France ?

Je n’avais rien amené de particulier pour la première mobilité en France. J’ai pu acheter à Bordeaux des produits comme la matapa, l’arachide pilée, la patate douce, etc.

Pour le séjour à Marseille l’an dernier, j’ai apporté dans mes valises une pâte de cacahuètes pilées à base de tapioca et des noix de cajou.

Le manque de nourriture, ça vient avec le temps, mais c’est surtout ma famille, mes amis et l’ambiance particulière de la ville de Maputo qui m’ont manqués les premiers mois.

Que diriez-vous à des Mozambicains intéressés par l’expérience en France ?

 Je leur dirais de s’investir dans leurs projets de formation car ils n’ont qu’à y gagner académiquement et personnellement. C’est une expérience qui marque à vie.

*Pour plus d’informations sur les activités de l’AFRAMO, contactez [email protected].